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 RESPECT ET VERITE
Ch.05: Energie

05 : énergie

Quidam :
Mais protéger l'environnement, c'est bien ce qu'essayent de faire les responsables politiques, avec le protocole de Kyoto par exemple. Ou le Grenelle de l'environnement chez nous.

PG :
Le processus du Grenelle de l'environnement s'est conclu par un retentissant « l'écologie, ça commence à bien faire ». Quant au protocole de Kyoto, croyez-vous que ces grands accords internationaux sur les gaz à effet de serre, dont sont d'ailleurs toujours exclues les activités militaires pourtant très polluantes, et fixant des objectifs à un horizon assez lointain pour que ceux qui les signent soient certains de ne plus être en exercice le moment venu, vous sauveront la mise ? Il a bon dos le carbone. Il permet aux politiciens de vous donner l'impression qu'ils se préoccupent des questions environnementales tout en leur offrant la possibilité d'une taxe supplémentaire ainsi qu'on l'a vu au sommet de Copenhague. Car ce protocole de Kyoto date de 1997. Qu'avez-vous constaté de concret depuis, à part cette nouvelle taxe carbone ? Les émissions mondiales ont-elles diminué ? Bien sûr que non. Le rythme d'augmentation de ces émissions a-t-il seulement ralenti ? Non plus. Ca continue d'augmenter de façon exponentielle. Ne serait-ce que du simple fait de la pression démographique et de la légitime aspiration des peuples du monde à atteindre le niveau de consommation des pays développés qui, eux, sans surprise, ne souhaitent nullement le réduire. Croyez- vous que notre environnement pourra survivre au gaspillage consumériste qu'engendreraient près de trois milliards d'Indiens et de Chinois bénéficiant du même niveau de vie que les occidentaux ? Encore une fois, la surpopulation se pose en facteur fondamental de ce problème à l'échelle mondiale. Et ce ne sont pas les déclarations d'intention vaporeuses de politiciens ne passant jamais à l'acte qui me feront changer d'avis.

Quidam :
Alors cette taxe carbone, vous pensez que c'est du vent ?

PG :
Je suis très réservé sur ses modalités d'application et tout autant sur ses effets concrets. Quant à la destination finale réelle de ces fonds… Je n'en parle même pas.
Il n'y a pas de réelle volonté politique de s'attaquer efficacement au problème parce qu'il n'y a pas de réelle volonté sociale de se remettre en question. Une masse grandissante de gens est sensibilisée au problème. Mais la masse critique de prises de conscience individuelles indispensable pour déclencher la remise en question collective ne semble pas encore atteinte. Je ne fustige donc pas le principe d'une taxe anti- pollution, même s'il me semble peu productif de la limiter au carbone. Car à l'évidence, au vu du gaspillage omniprésent de l'énergie, la fiscalité peut être un levier utile pour favoriser les prises de conscience. Nombre de gens ne commencent à réfléchir que lorsqu'ils sont directement atteints dans leur portefeuille. Et c'est tout le rôle d'un gouvernement que de mettre en place un cadre de vie qui incite aux comportements constructifs plutôt qu'à faire perdurer le gaspillage.
Par exemple, si le prix du carburant était plus élevé, verriez-vous toujours autant de gens assis dans leur voiture en train de faire la causette pendant plus de dix minutes, moteur inutilement allumé ? Et verriez-vous autant de litres de gas-oil consommés pour importer des marchandises de pays lointains à bas coûts de main d'œuvre, ce qui détruit en plus notre production locale avec toutes les conséquences économiques et sociales qui en découlent ? Mais élargissons à l'énergie en général. Si elle était notablement plus chère, verriez-vous autant de magasins portes grandes ouvertes en plein hiver, sous prétexte que des portes fermées attirent moins le client ? Problème qui se retrouve à l'identique en été avec la climatisation à fond à l'intérieur mais les portes toujours grandes ouvertes, toujours sous prétexte de mieux attirer le client. Cette climatisation, trop de gens en usent et en abusent. Comme s'il était anormal d'avoir un peu chaud en été ! A voir le nombre de gens qui veulent aller au soleil mais y réclament la clim parce qu'ils ne supportent pas la chaleur, je ne peux que me dire qu'il n'est finalement peut-être pas si important de se préoccuper du dérèglement climatique alors que les gens rêvent de vivre dans une atmosphère régulée artificiellement. Pourquoi alors s'inquiéter du temps qu'il fera au-dehors ?

Quidam :
Et cynique avec ça ! Mais vous avez raison, nous ne sommes pas toujours aussi cohérents individuellement et collectivement que nous le devrions.

PG :
Tout aussi incohérent est le fait de s'acharner sur le carbone, qui demeure un élément naturel même s'il semble probable que la variation de sa concentration dans l'atmosphère puisse avoir des conséquences climatiques, alors que par ailleurs nous demeurons très négligents vis-à-vis de tous ces polluants produits en quantité industrielle, selon l'expression consacrée, et qui nous assassinent doucement, non seulement nous humains mais aussi une grande partie de la vie sur cette planète. Le carbone n'est-il pas l'arbre qui sert à cacher la forêt ? Entre effet de mode et désinformation, le citoyen moyen devrait s'interroger un peu plus sur les motivations réelles des puissants de ce monde. Taxer la production de carbone, c'est un outil intéressant pour tenter de brider la Chine dont l'indépendance énergétique repose sur un grand nombre de centrales à charbon, qui rejettent, comme vous le savez, bien plus de carbone que des centrales thermiques au pétrole. Tout le monde ne voit pas d'un bon œil qu'un état aussi puissant que la Chine puisse échapper ainsi au moyen de pression que représente le contrôle de son énergie par d'autres pays. Et c'est pourquoi il ne faut pas compter sur elle pour promouvoir cette taxe.

Quidam :
Oui, l'indépendance énergétique est clairement un enjeu stratégique. C'est pourquoi la France a opté pour le nucléaire.

PG :
Parlons-en donc du nucléaire.
Lorsque je fustigeais la production de polluants, le nucléaire tient le pompon parce que le recyclage des déchets radioactifs reste un problème irrésolu à ce jour. Pour la neutralisation de nos autres polluants, le problème relève bien davantage de la mauvaise volonté. Mais là, nous sommes simplement techniquement incompétents pour le faire. Nous ne maîtrisons pas suffisamment ce que nous déclenchons pour le neutraliser par la suite. En mettant ainsi la charrue avant les bœufs, nous avons joué aux apprentis sorciers. Alors dans un pays où la majeure partie de l'électricité est nucléaire, que faire ? Tout arrêter et relancer le commerce des bougies ? Ca me semble un peu tard et ne répond pas à l'aspiration des citoyens, moi compris. Et de toute façon, le problème est là et il faut bien y faire face. Alors commençons déjà par arrêter de l'aggraver et gelons la création de nouvelles centrales aussi longtemps que les scientifiques n'auront pas découvert le moyen de neutraliser la radioactivité.
Ce dernier point doit constituer un axe de recherche vital. Car même si nous décidions d'arrêter la production de déchets nucléaires, il resterait quand même à traiter tous ceux déjà produits, et de façon plus complète et définitive que ce qui se fait à l'usine de La Hague où la radioactivité n'est qu'amoindrie, pas neutralisée. En attendant, que faire d'autre que de les stocker aussi sécuritairement que possible ainsi que nous le faisons ? Mais attention, soyons responsables. Nous avons produit ces déchets dangereux, nous devons les assumer jusqu'au bout. Il est hors de question de les immerger au plus profond de l'océan, dans des emballages que nous savons pertinemment incapables de durer aussi longtemps que le danger qu'ils renferment. D'ailleurs, si l'objectif est de réellement découvrir un remède à la radioactivité, ces déchets doivent rester accessibles pour pouvoir être traités le moment venu. Et si la découverte miracle se fait trop attendre, mieux vaut les avoir sous la main pour pouvoir les surveiller et les changer d'emballage que de les laisser se répandre librement dans l'eau.
Bien sûr, car je sais que certains l'envisagent, pas question non plus que ces déchets soient délestés dans l'espace, que ce soit envoyés sur la Lune, Mars, vers le Soleil, ou simplement balancés vers les tréfonds du cosmos. Lorsque nous aurons une connaissance suffisante de l'espace pour en apprécier toutes les conséquences, nous serons en mesure de prendre une décision responsable. En attendant, dans le doute, abstenons-nous. Jouer les apprentis sorciers une deuxième fois pour essayer de compenser la première relèverait de cette logique de fuite en avant chère à nos dirigeants et à nos sociétés mais dont il est impératif maintenant de nous défaire. C'est nous qui avons créé le problème, c'est à nous de le résoudre.
Alors des stockages souterrains profonds et entretenus me semblent appropriés en attendant mieux. Le cas du nucléaire est d'ailleurs très symptomatique de l'écologie en général : nous en sommes arrivés à un stade où il faut « gérer la merde », en espérant éviter d'aggraver encore notre situation. L'exemple d'une centrale bretonne de première génération, exploitée pendant 18 ans et arrêtée depuis 25 années maintenant, dont on a démonté les installations périphériques mais où le blockhaus du cœur demeure faute de savoir quoi faire de tout ce béton irradié, est particulièrement éloquent. Et la disposition prise par les pouvoirs publics d'autoriser le recyclage de ces résidus faiblement radioactif comme matériaux de remblais et de construction relève de l'inconséquence criminelle.
La question n'est donc pas de sortir ou pas du nucléaire, mais quand et comment.

Quidam :
Et pourtant, la filière nucléaire est stratégique pour garantir notre indépendance énergétique. A défaut de pétrole, il faut bien essayer d'avoir des idées.

PG :
Oh, mais les idées ne sont pas ce qui manque. Tenez, pour en rester au nucléaire : le thorium ! Vous connaissez ?

Quidam :
Jamais entendu parlé. Qu'est-ce ?

PG :
Il s'agit d'un métal bien plus abondant que l'uranium et dont nous avons d'importants gisements en Bretagne. C'est un carburant nucléaire alternatif, mais qui semble avoir un rendement énergétique très supérieur, de l'ordre de 200 fois, tout en produisant moins de déchets, eux-mêmes moins radioactifs et à cycle nettement plus courts que ceux issus de la fission de l'uranium. Par ailleurs, la réaction au sein d'un réacteur à sels fondus serait nettement moins difficile à contrôler même si tout risque d'accident nucléaire n'est pas écarté pour autant.
Et pourtant, ce thorium reste à l'écart. D'aucuns prétendent que c'est parce qu'il ne produit pas, ou très peu, de plutonium, et que celui-ci est utilisé pour la confection d'armes atomiques. Voilà qui ferait du thorium le must du nucléaire pacifique, à l'heure où tant de pays cherchent à développer du nucléaire civil malgré les bâtons dans les roues que leur mettent diverses puissances nucléaires soucieuses que ces programmes ne dérivent sur de l'armement. Le thorium semble être une réponse appropriée à cette problématique.

Quidam :
Et Marie-Antoinette, qui s'est réincarnée dans le marketing, de dire : « Ils n'ont pas d'uranium ? Qu'ils prennent du thorium ! »

PG :
Ca pourrait être un slogan. Certains vont jusqu'à parler de « nucléaire vert », ce qui me semble quand même assez usurpé. Le problème de la radioactivité, même amoindri et plus facilement gérable, demeure. Ce n'est donc pas encore la panacée universelle. Un pis-aller tout au plus.
Sur la lancée des slogans, vous faisiez référence au fameux « on a pas de pétrole mais on a des idées » des années 80. Et notamment, des idées pour faire du pétrole ! Car le pétrole aussi a son ersatz vert. Non pas le biocarburant à base d'huile de colza pour lequel l'ensemble des surfaces agricoles ne suffirait de toute façon pas à satisfaire la demande, mais un biopétrole fait à partir de micro-algues. Celles-ci sont cultivées puis transformées en un équivalent pétrole par un process industriel sous haute pression, haute température et sans oxygène. C'est une piste intéressante à suivre. Notamment si la culture de ces micro-algues, qui fixent utilement du carbone, se révèle faisable en quantité suffisante sans provoquer de désastres environnementaux imprévus.
Et puis, sinon, restent les sources d'énergie alternatives, voire renouvelables, et qui font beaucoup parler d'elles depuis quelques temps. Les champs d'éoliennes sont un axe mis en avant et en voie de développement, même si je ne l'aime guère tant il dégrade le paysage. En plus, ces grandes éoliennes sont d'utilisation délicate et doivent être arrêtées sous peine de dislocation dès que le vent se renforce de trop. Les centrales solaires sont une autre possibilité que s'efforcent d'exploiter des pays à fort ensoleillement comme l'Espagne. Développer les usines marémotrices ou basées sur l'énergie de la houle sur nos côtes océaniques est encore une autre solution. Certains envisagent aussi l'idée de longs tunnels entre des zones à différentiel de pression quasi permanent pour exploiter le puissant courant d'air qui s'instaurerait naturellement dans le conduit. De gigantesques antennes exploitant les différences de potentiel de l'ionosphère à l'origine des éclairs seraient aussi une voie à explorer, même si la mise en œuvre semble a priori délicate face aux grands vents d'altitude.
Mais je pense que le premier axe de réflexion devrait être de réduire la demande en électricité. Et il me semble que cela puisse être fait de façon très significative sans même que les français n'aient à en diminuer leur utilisation.

Quidam :
Voilà qui relèverait du miracle. Comment pensez-vous pouvoir accomplir un tel prodige ?

PG :
Tout simplement en appliquant ce que j'ai appris lors de cours de base en électricité.
Je ne connais pas le chiffre exact, les estimations que j'ai vues variant du simple au double, mais il semble qu'environ la moitié du courant produit par toutes nos centrales diverses soit perdu sur le réseau de distribution par effet Joule. L'effet Joule, c'est la production de chaleur générée par la résistance d'un matériau conducteur au passage de l'électricité. C'est grâce à cette propriété que les radiateurs électriques fonctionnent, mais aussi à cause d'elle que les moteurs électriques ou les ordinateurs chauffent et parfois grillent. Le réseau de distribution d'ERDF est composé de câbles en cuivre et en aluminium, métaux très conducteurs et donc à faible résistivité, mais qui résiste un peu quand même. L'effet Joule est une loi qui fonctionne sur le carré de l'intensité du courant. Il est donc nécessaire de limiter cette intensité le plus possible. Or la puissance est le facteur de l'intensité par la tension. C'est pour cette raison que le voltage est augmenté dans les lignes à moyenne, haute ou très haute tension, selon la distance à parcourir : pour réduire l'intensité tout en transportant la même quantité d'électricité. Mais vu les puissances transportées, l'intensité reste très conséquente, donc l'effet Joule aussi, et la déperdition également. D'où la perte d'électricité lors de sa distribution via ce gigantesque radiateur électrique qui réchauffe l'atmosphère en permanence et dont la contribution au réchauffement supposé de la planète n'est jamais mentionnée.
La logique de développement de gros centres de production entretient ce problème de gâchis de l'énergie produite puisqu'elle augmente les besoins de transport de l'électricité. Dès lors, multiplier les petites unités de production, proche des lieux de consommation, me semble du simple bon sens. Moins de transport, moins de gaspillage par effet Joule, et moins d'électricité à produire.

Quidam :
Vous pensez aux systèmes solaires individuels ?

PG :
Oui, même si le rendement des cellules photovoltaïques a encore besoin de progresser pour s'imposer, mais pas seulement. Il y a aussi l'éolien individuel, notamment avec les éoliennes verticales, sur les cheminées, ou horizontales, à plat sur les faîtes de toit, et qui semblent plus productives, moins bruyantes, et certainement plus esthétiques, que l'éolien géant à pales de ventilateur que l'on voit de plus en plus un peu partout et qui en rebute plus d'un. En plus, c'est beaucoup moins fragile face à un vent fort puisque le diamètre de rotation bien plus faible génère une force centrifuge moins importante et permet donc des vitesses de rotation très supérieures sans dégâts. De la même façon que les quatre petits cylindres d'un moteur de 600cc pourront prendre beaucoup plus de tours qu'un gros mono piston de même cylindrée. Et la puissance étant aussi facteur de la vitesse de rotation, il serait dommage de se priver de la productivité d'un vent fort comme il faut actuellement le faire sur les grands parcs éoliens. Comment bénéficier de la puissance persistante du Mistral et de la Tramontane alors que les grosses éoliennes craignent les courants d'air ? En développant les petites !

Quidam :
Mais le principal problème est que le soleil et le vent sont assez irréguliers. Le soleil notamment produit le jour, et aussi plus en été, alors que nous consommons plus la nuit et en hiver.

PG :
C'est vrai du point de vue de l'usage domestique, mais pas du point de vue de la consommation industrielle qui elle, est supérieure le jour. C'est bien pour cela que les tarifs heures creuses se trouvent la nuit. Mais cela ne change rien au problème de fond que vous posez : le stockage de l'électricité. Et là aussi, j'ai des idées qui mériteraient d'être développées. Et notamment une.
Actuellement, l'électricité se stocke surtout dans des batteries et autres accumulateurs dont la capacité et la durée de vie, en nombre de cycles de charge et décharge, sont très limitées. Alors puisque l'électrochimie ne nous offre pas de solutions satisfaisantes en l'état actuel de nos connaissances très imparfaites des immenses possibilités de la nature, essayons de nous tourner vers un autre domaine : la mécanique. Ou plus exactement la pneumatique. L'ingénieur français Guy Nègre s'évertue à lancer une voiture à air comprimé en alternative à la voiture électrique. Laissons de côté l'aspect voiture et retenons le principe de la force motrice de l'air comprimé pour l'appliquer à un groupe électrogène. Ce qui sait faire rouler la voiture de Guy Nègre en libérant une force mécanique peut tout aussi bien produire de l'électricité. Il suffit donc de développer un système qui utilise l'énergie solaire et/ou éolienne inutilisée à un instant donné pour actionner un petit compresseur permettant de la stocker de façon mécanique sous forme d'air comprimé. Et lorsque la demande en électricité est supérieure à ce qui est produit sur le moment, le groupe électrogène se met en action pour fournir le complément.

Quidam :
Ah, ça a l'air pas mal comme idée. Mais on pourrait appliquer le même principe à soulever des poids pour utiliser ensuite la force de gravité, à l'instar de ce qui faisait fonctionner les horloges à poids mais à plus grande échelle.

PG :
Vous voyez que dès qu'on se pose les bonnes questions on commence à trouver des solutions. Il appartient aux ingénieurs ensuite de trouver le système le plus efficace. Le poids aurait l'avantage d'être moins bruyant que l'air comprimé, mais possiblement moins souple d'utilisation.
Et dans le cadre d'installations de plus grande envergure, on peut aussi imaginer de réinjecter de l'eau des fleuves et rivières dans les barrages d'altitude pour entretenir la capacité hydroélectrique. Car le développement d'unités quasi individuelles de production d'énergie n'implique pas pour autant de négliger les plus grosses installations. Ne serait-ce que pour rassembler autour d'elles des industries très consommatrices en électricité.
La France est à la traîne sur le déploiement de ces solutions individuelles par rapport à des pays comme l'Allemagne, qui pousse davantage sur le petit éolien ou le solaire. Nous laissons aux propriétaires individuels le soin d'investir et de passer, s'ils le souhaitent, un contrat de revente de leur surplus avec EDF, à un tarif d'ailleurs très avantageux qui ne peut que présager une hausse importante à terme du prix de l'électricité. L'investissement est conséquent, malgré les subventions diverses, et la rentabilisation n'est qu'à long terme. Alors il n'y a pas tant de candidats que ça. Et l'essentiel du parc immobilier locatif en est exclu.
Si nous inversions le problème en décrétant que tous les toits de France sont réquisitionnables pour y installer des panneaux solaires et du petit éolien aussi discret qu'efficace, dans une politique volontariste conduite par les pouvoirs publics, nous n'en serions pas aujourd'hui à nous inquiéter de l'état de délabrement de notre réseau de distribution, qui disjoncte à la moindre tempête en laissant parfois des gens sans électricité pendant plusieurs semaines faute d'autonomie locale au moins partielle. Et nous serions bien moins en souci également quant à celui de nos centrales nucléaires qui arrivent en bout de course et qu'il serait essentiel de ne pas avoir à renouveler. D'autant qu'avec un rendement énergétique de l'ordre de seulement une trentaine de pourcent, il n'y a même pas besoin d'effet Joule sur le réseau pour dilapider la majeure partie de l'énergie produite par la réaction nucléaire. Plus des deux tiers de cette énergie part directement, dès la source, réchauffer l'atmosphère et les rivières. Mais c'est le pendant de l'inefficacité énergétique des centrales thermiques en général, qu'elles soient nucléaires ou pas. D'où l'intérêt d'arrêter de cumuler les inefficiences. La multiplication de ces petits centres de production, tous reliés par le réseau d'ERDF, produirait probablement assez pour couvrir l'essentiel de nos besoins électriques. Surtout si on se contente de produire pour nos besoins réels plutôt que pour réchauffer l'atmosphère et les rivières.
En plus, d'un point de vue stratégique de défense nationale, ce serait bien moins vulnérable à une attaque ou à des actes terroristes, ainsi qu'aux simples aléas climatiques. Le réseau Internet, basé sur une multitude d'ordinateurs reliés ensemble plutôt que sur quelques gros serveurs centraux, a été développé au départ par le CERN puis par l'armée américaine précisément dans ce but. La même logique trouve à s'appliquer pour fiabiliser et sécuriser notre réseau électrique, en plus de le rendre plus efficient du point de vue de l'effet Joule.

Quidam :
En tout cas, il est clair que l'enjeu mérite qu'on se penche sérieusement sur la question.

PG :
Nous sommes bien d'accord. Peut-être une étude rigoureuse aboutira-t-elle à conclure que ces pistes ne sont pas aussi intéressantes qu'espérées, notamment si la construction de tous ces systèmes s'avérait plus énergivore que ce qu'ils pourraient produire ensuite sur leur durée de vie. Peut-être que stocker l'énergie du soleil, du vent, des marées, et d'autres sources de production naturelle régulière que l'on mettra en place, se révélera insuffisant pour faire face à une demande en énergie susceptible d'augmenter. Mais même si ça ne suffit pas, ce sera déjà une avancée. Et surtout, ce ne sont que quelques idées parmi d'autres. Car, il y a aussi des solutions qu'il reste à développer industriellement et dont on sait qu'elles sont aussi concrètes que prometteuses puisqu'elles existent déjà artisanalement. Il faut donc aussi en envisager l'application à des capacités de production d'appoint, en complément du reste. Surtout si à défaut de gaz et de pétrole, nous souhaitons développer l'usage de l'électrique ainsi que l'impliquait la logique nucléaire, tout en en réduisant la production dépendant des centrales basées sur les énergies dites fossiles.

Quidam :
Et ce d'autant plus si le pétrole est amené à se raréfier, ainsi que cela se dit.

PG :
Oui, mais nous n'avons pas de certitudes à ce sujet. On parle de pic de production à partir duquel la production ne fera que décliner, mais sans qu'on sache bien si nous l'avons passé ni si la production va effectivement diminuer. Car il se développe aussi des théories contraires, semble-t-il essentiellement en provenance de ce producteur majeur qu'est la Russie, selon lesquelles le pétrole n'aurait pas une origine fossile mais métamorphique. Cela veut dire qu'il se formerait naturellement dans les profondeurs de la terre de par la pression qui y règne, et non de par la décomposition de microorganismes préhistoriques. Selon cette théorie, le pétrole de surface se raréfierait effectivement, mais il suffirait d'aller le chercher plus en profondeur pour ne pas en manquer. C'est un peu plus cher à exploiter, forcément, mais cela battrait en brèche la crainte du manque de pétrole. Je ne suis nullement expert pour arbitrer ce débat, même si le processus de fabrication du biopétrole dont je vous parlais tout à l'heure, à haute pression haute température et sans oxygène comme à l'intérieur de la Terre, donne du poids à cette hypothèse d'origine métamorphique. Mais, franchement, dans la mesure où de toute façon nous n'en avons pas, ça ne change pas grand-chose pour nous. Que ce soit pour notre indépendance énergétique ou pour nous préparer au monde de l'après pétrole, le combat est le même. D'autant que, même si nous trouvions des gisements de profondeur sur notre territoire, force est de reconnaître que le pétrole comporte nombre d'effets secondaires écologiques fort peu désirables et que mieux vaut donc apprendre à se passer d'une ressource aussi crado.

Quidam :
Alors par quelle technologie pensez-vous possible de faire tourner des centrales thermiques sans gaz ni pétrole ?

PG :
Eh bien dans la logique de la décentralisation et de l'éclatement de la production électrique, je me propose de détourner vers l'électrogène de proximité des technologies développées pour les voitures. Les constructeurs automobiles, en collusion avec le gouvernement et les pétroliers, s'ingénient certes à améliorer les moteurs thermiques existants mais aussi à développer des moteurs à hydrogène compliqués et chers. Leur point commun est de nous maintenir dans l'obligation de passer à la pompe et donc de payer les taxes autant que d'engraisser les réseaux qui distribueront à terme cet hydrogène en plus des carburants traditionnels.
Et pourtant, le moteur à eau, ça existe. Et depuis longtemps. Il suffit de regarder sur Internet les multiples applications développées par des bricoleurs du dimanche, dans leur garage et avec peu de moyens, tantôt pour un tracteur, tantôt pour une camionnette ou une petite voiture, pour s'en convaincre. Souvent, c'est seulement un mélange eau et carburant traditionnel, selon le principe popularisé par Paul Pantone. Avec deux tiers d'eau pour un tiers d'essence ou de gas-oil, l'effet est déjà très intéressant pour réduire sa dépendance pétrolière tant personnelle que nationale. Il paraîtrait de surcroît que la carburation améliorée de ce système rallongerait la durée de vie des moteurs tout en en supprimant la pollution par une carburation beaucoup plus complète. Admettons. Si le gâteau bénéficie d'une cerise, on ne va pas le bouder.
Plus intéressante encore est la technologie 100% eau que développe l'ingénieur français Jean-Luc Moreau. En fait, c'est un moteur fonctionnant à l'hydrogène sauf que celui-ci est produit en roulant, à la demande, par électrolyse de la molécule d'eau pour la scinder en hydrogène et en oxygène. Alors évidemment, pollution zéro. Le seul problème, c'est si l'eau vient à manquer. Mais alors nous aurons bien d'autres soucis que celui-là.
Diverses personnes et sociétés travaillent aussi à développer des générateurs électriques et autres amplificateurs de puissance basés sur la force d'induction magnétique des aimants permanents ou sur d'autres effets intéressants de ceux-ci. L'ingénieur français Jean-Louis Naudin a d'ailleurs validé bon nombre de ces expériences en les reproduisant pour en vérifier la réalité. Ce domaine découle en droite ligne des travaux de Tesla. Mais si je commence à aborder le chapitre Nikola Tesla, alors-là…

Quidam :
Qui est-ce ?

PG :
Un génie méconnu de la physique de la fin du 19ème et début du 20ème siècle. La science a retenu son nom pour l'unité de mesure du champ magnétique, mais c'est là un hommage bien timide. Il est le père du courant alternatif, bien plus facile à produire et transporter que le courant continu, qui a permis à la fée électricité de se répandre dans tous les foyers. Il est aussi le père de la radio, pourtant généralement associée au nom de Marconi parce que l'histoire n'a guère intégré le verdict du procès démontrant et rectifiant cette usurpation. Dès 1926, il prévoyait le développement d'un monde sans-fil, avec la radio, la télévision, mais aussi le téléphone portable. Les tubes fluorescents, c'est aussi de lui. Et de nombreuses autres découvertes qui ont changé notre monde et nous ont permis de prendre pied dans le modernisme. Il a construit la tour de Wardenclyffe qui avait pour but d'étudier la diffusion de l'énergie électrique via l'ionosphère pour la rendre captable en tout point de la planète, donc gratuitement, idée qui, vous imaginez bien, n'a guère réjouie les grands financiers et industriels de l'époque. Trop en avance sur son temps, il est mort seul et ruiné, sans la reconnaissance qu'il aurait méritée, notamment parce qu'il a refusé de collaborer avec le département de la défense américaine pour développer les nombreuses applications militaires de ces inventions.
Pour ce qui nous préoccupe, c'est tout le courant, et le terme est ici particulièrement approprié, de l'énergie libre qui découle de ses travaux. C'est la quête des générateurs surunitaires, c'est à dire produisant plus d'énergie qu'ils n'en absorbent pour fonctionner, et donc capable de s'autoalimenter tout en fournissant de l'énergie gratuite à profusion. On lui attribue, dans les années trente, le fait d'avoir fait rouler une voiture électrique à 140 km/h pendant de nombreuses heures sans que la source d'énergie ne semblât s'épuiser.

Quidam :
On entend effectivement parler de ce genre de chose, mais surtout dans les films de science-fiction : générateurs EPZ, et autres appellations fantaisistes.

PG :
Allons, dans ce domaine, comme souvent, la réalité dépasse la fiction. Et ces appellations n'ont rien de fantaisistes comme vous dites. Elles visent simplement à mettre un nom sur des choses que nous redécouvrons petit à petit. EPZ veut simplement dire énergie du Point Zéro, et est synonyme d'autres expressions telles générateur à tachyons, énergie du vide, accumulateur à Orgone, et j'en passe.
Le « et pourtant elle tourne ! » de Galilée n'a pas fini de résonner tant la situation est analogue. Car il faut une grosse volonté d'obscurantisme pour prétendre que c'est impossible et en nier la réalité, ainsi que le prétend la science officielle, celle qui est financée par le lobby pétrolier qui a tout à perdre de l'avènement d'une telle technologie. Mais ce n'est qu'une question de temps avant qu'elle ne s'impose malgré eux, et malgré les gouvernements qui devraient la soutenir et la propulser au devant de la scène pour le bien collectif, au lieu de la combattre ou la réserver à des applications militaires secrètes. Car plus le temps passe et plus ces solutions bien réelles percent au grand jour.
Les grands média, tous aux mains de grands empires de l'information et de la finance, respectent la conspiration du silence sur ces sujets, mais quelques échos percent de temps en temps. Comme en juin 2010, lorsque le journal régional de France 3 Rhône-Alpes a diffusé un reportage sur l'autonomie énergétique du chalet de Sarenne dans les Alpes, où Fabrice André a perfectionné les principes mis en exergue par Léon Raoul Hatem pour amplifier la production électrique. Résultat ? Entre 200 et 750 Watts consommés en entrée pour obtenir entre 14 et 90 Kilowatts à la sortie. Enfantin dès lors de boucler le système pour qu'il s'autoalimente en toute autonomie et obtenir de quoi alimenter un petit groupe de maisons. Mais ce n'est qu'un exemple parmi d'autres. Le concours Lépine a vu Antoine Amato y présenter aussi son propre système en 2008. Et de nombreux autres chercheurs ont développé des solutions analogues ces dernières décennies : générateur électromagnétique sans mouvement MEG de Thomas Bearden, disques de Sears, moteur Bedini, générateur Steorn en Irlande, mais aussi d'autres en Afrique du Sud, en Australie, et un peu partout dans le monde. La recherche du mouvement perpétuel a fait du chemin depuis la roue d'Orffyréus qui dès le 17ème siècle prenait en défaut la loi de thermodynamique que Laplace énoncera un siècle plus tard. Et ce type de recherche approche de l'aboutissement. Il y a trop de fumées, issues de trop de sources bien distinctes, pour pouvoir nier l'existence de ce feu ! Si la recherche publique avait appuyé ces travaux au lieu de s'employer à les dénigrer, nous bénéficierions depuis longtemps de tous ces bienfaits.
Mais inutile de m'étendre davantage sur ce sujet auquel des livres entiers ont été consacrées. Avec un minimum de recherche sur Internet, vous trouverez énormément de choses sur les travaux de Nikola Tesla et de tous ces chercheurs qui se sont engouffrés dans son sillage. Vous y trouverez par exemple qu'il a déposé dans les sept cent brevets dont une grande partie ont été confisqués par les autorités américaines sous prétexte de classement secret défense, classement encore en vigueur aujourd'hui tant il était en avance sur son époque. Du coup, les pistes qu'il a ouvertes ont essentiellement alimenté la recherche militaire tandis qu'elles ont été réduites, au niveau civil, à stimuler l'imagination des auteurs de science-fiction pour mieux discréditer les travaux des bricoleurs de génie. A chacun de nous de ne pas nous laisser berner par des réactions de type « si c'était vrai, ça se saurait ». Car plus cette réaction d'incrédulité est présente, et plus ça démontre l'efficacité de cette stratégie pour camoufler l'existant. Ne pas croire n'importe quoi n'implique pas de rejeter tout ce qui peut paraître surprenant de prime abord. Discernement et juste mesure sont de mises, ici comme ailleurs.
Mais même sans rentrer dans de tels débats où fiction et réalité sont toujours difficiles à démêler faute, à ce jour, de commercialisation de produits fonctionnant sur ces principes, rien que les applications de la combustion de l'eau développées par des bricoleurs du dimanche bien inspirés révèlent un potentiel qu'il serait criminel de négliger. Ces technologies sont découragées par l'Etat en partie parce que l'eau n'est pas taxable à la Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers, la fameuse TIPP, au même titre qu'est combattu l'usage d'huile de friture dans les anciens blocs diesel. Mais dans cette affaire l'Etat semble rouler pour les pétroliers contribuant au financement des campagnes de biens des élus, bien plus que pour son propre peuple et ses électeurs. Et c'est bien dommage car non seulement ces technologies pourraient résoudre nos problèmes de production électrique, mais en plus faire rouler les véhicules plus proprement. Dans un pays comme le nôtre où, contrairement à l'Arabie Saoudite, l'eau est plus abondante que le pétrole, ce serait plus que bienvenu.

Quidam :
Encore que pour les voitures, il reste la voiture électrique. Même s'ils ne sont pas au niveau des performances supposées de celle de Nikola Tesla, il semble que les constructeurs sortent enfin des modèles dignes d'intérêt. Du moins pour nos petits trajets urbains et périurbains quotidiens, nous allons enfin pouvoir rouler économique et propre.

PG :
C'est vite dit. Je suis un ardent partisan de la voiturette électrique urbaine, tant pour son silence de fonctionnement que pour son efficience technique. Pas besoin d'embrayage ni de boite de vitesse, le couple moteur est omniprésent, l'entretien est simplifié, la fiabilité très supérieure, bref, les atouts ne manquent pas. Mais il ne faut pas pour autant occulter ses limites. Et je ne parle même pas ici de sa limite d'autonomie liée à la problématique du stockage de l'électricité. Déjà, dire qu'elle pollue moins est très incertain car en fait le problème n'est que déplacé au niveau de la production électrique. Elle polluera donc plus ou moins selon que cette production sera propre ou pas. Et que dire du problème du recyclage des batteries au plomb, lithium et autres métaux plus ou moins polluants ? Tant que nos technologies de production et de stockage d'électricité n'auront pas évolué, la voiture électrique ne sera pas la solution écologique qu'on veut bien nous faire croire. De plus, on dit que rouler électrique est plus économique, parce que ça ne coûte qu'environ un euro aux cent kilomètres. Mais, c'est à peu près ce que coûte le carburant d'une petite voiture pour la même distance… une fois enlevé le surcoût engendré par les taxes !
Et quand on voit le poids de la TIPP dans les recettes de l'Etat, on comprend bien que le développement de la voiture électrique ou de carburant alternatif non taxés tels que l'eau demanderait une remise à plat des finances publiques. Car il semble difficile d'instaurer une taxe sur l'électricité consommée spécifiquement par les voitures électriques pour compenser le manque à gagner en TIPP. Tout comme il semble difficile de taxer l'eau utilisée spécifiquement par les voitures à eau. Encore que le gouvernement ait bien trouvé le moyen de différencier le fuel domestique du gas-oil destiné aux véhicules par simple adjonction d'un colorant. Ne sous-estimons jamais l'imagination des autorités fiscales. Surtout à l'heure des puces permettant de tracer les kilomètres parcourus par un véhicule et qui pourraient servir de base de taxation.
Seulement ça demande de mettre les choses à plat face à des citoyens lassés d'être dans l'un des pays où la pression fiscale est la plus importante au monde, et donc ça demande le courage d'affronter le mécontentement. Non seulement celui des citoyens, car on ne sait jamais quelle sera la goutte d'eau qui fera déborder le vase tant ils en ont ras la casquette de tout un tas de choses, mais aussi celui des pétroliers, lobby internationalement puissant s'il en est.
Mais bref, pour en revenir à nos générateurs : si on peut faire tourner un moteur à l'eau, on sait de facto produire de l'électricité en en faisant un groupe électrogène. Quand on se donne la peine de regarder tous ces problèmes globalement, on constate qu'il n'y a que des solutions, et sans aucun besoin de se lancer dans des aventures géologiquement, écologiquement et sanitairement très risquées d'extraction des gaz de schistes dans le sud-est du pays alors que l'expérience nord-américaine en a démontré toute la nocivité pour les populations.

Quidam :
Néanmoins, s'il y a effectivement pléthore de solutions alternatives de production d'énergie, la clé de voûte reste de consommer moins.

PG :
De toute évidence. D'ailleurs, poussons un peu le raisonnement. Que se serait-il passé si nous avions eu accès à de l'énergie libre ou quasi libre depuis déjà plusieurs décennies ? Déjà qu'en la payant on constate un gaspillage phénoménal dont les quelques exemples mentionnés ne sont que le sommet de l'iceberg, alors en ne la payant pas, je vous laisse imaginer ! Chauffage à fond et fenêtres ouvertes même si on habite au Groenland, stations balnéaires sur les côtes antarctiques, etc. L'Islande en donne un aperçu en chauffant ses trottoirs, même si dans leur cas, ça ne change pas grand-chose puisqu'ils ne font que récupérer de l'énergie géothermique de surface qui réchauffe de toute façon déjà l'atmosphère en temps normal. Mais si nous chauffions tous nos routes en hiver pour éviter la neige et le verglas, les pistes d'aéroports, etc., l'impact serait considérable. Je crois que les banquises polaires ne seraient déjà plus qu'un lointain souvenir et le climat devenu invivable.
Alors qu'on croit ou pas à un dessein intelligent sur cette planète, en tout cas, force est de constater que si des intérêts mesquins nous ont privés depuis longtemps des bienfaits d'une énergie plus libre, ça a au moins le grand mérite de nous avoir laissé davantage de temps pour mûrir et prendre conscience de la nécessité d'en faire bon usage. Et force est de reconnaître que si la prise de conscience est clairement amorcée, elle est tout aussi clairement encore loin d'être généralisée et suffisante. Il y a encore de gros efforts à faire à ce niveau.
Dès lors, les diverses sociétés du globe doivent s'efforcer de stimuler l'approfondissement de cette prise de conscience au sein de leur population. Mais qu'est-ce qui vous incite à faire attention à votre consommation à l'heure actuelle ? Votre facture ? Un kilowatt de plus ou de moins, selon que vous éteignez complètement votre télé ou la laissez en veille, ce n'est rien du tout sur votre facture. Et quand bien même ça ferait une cinquantaine d'Euros en cumulé au bout de l'année, est-ce franchement suffisant pour maintenir en éveil une attention au quotidien ? Alors les efforts que vous faites, finalement, vous les faites selon votre conscience et votre engagement, plutôt que par incitation financière. Pourtant, il est estimé qu'entre une et deux centrales nucléaires du pays ne fonctionnent que pour alimenter tous ces appareils que nous laissons en veille au lieu de les éteindre complètement, souvent aussi simplement faute pour le constructeur d'avoir prévu un interrupteur. Ce n'est quand même pas rien. Surtout à l'heure où un tiers du parc nucléaire est hors fonction et où on doit importer de l'électricité. Je ne vous dis pas l'ampleur de l'effet Joule sur l'électricité importée puisque, forcément, la distance aggrave la chose…
Alors si nous voulons inciter les gens à faire attention à leur consommation électrique, comme d'ailleurs à leur consommation d'eau, de gaz ou de fuel domestique, où le même principe trouve très utilement à s'appliquer, ne serait-il pas plus intelligent d'instaurer un barème progressif ? Ainsi que je vous le disais tout à l'heure, la conscience est malheureusement souvent dépendante de l'impact sur le portefeuille. Chaque KW/h un peu plus cher que le précédent incite donc bien plus à économiser qu'un tarif linéaire. Le premier KW/h que vous consommez, parce qu'il faut bien faire fonctionner le frigo, ne coûte pas grand-chose. Mais celui que vous consommez du fait de votre négligence, lui, impacte plus lourdement votre porte-monnaie parce qu'il est bien plus cher. Selon votre mode de chauffage et la composition de votre foyer, vous bénéficiez de telle ou telle courbe de tarif établie sur la base de ce qu'il est estimé normal de consommer en pareil cas. Le KW/h moyen demeure donc a un tarif convenable sur cette plage de consommation normale, mais son prix s'élève progressivement plus vous en consommez, pour que chaque KW/h marginal, ceux de la négligence et du refus d'investir dans l'isolation de son logement, soit plus coûteux que le précédent. Et alors là, vous avez effectivement le sentiment que chaque effort sera payé en retour. Bon évidemment, le but n'est pas de vivre tel Harpagon avec le stress permanent de l'économie d'énergie. La vie est là pour qu'on en profite. Il y a donc une question de juste mesure à trouver dans l'établissement de ces tarifs. Et cette logique peut s'appliquer de la même manière aux professionnels, notamment les commerçants, qui n'auront alors plus du tout envie de laisser leurs portes ouvertes quand la saison le déconseille.
Je vous parlais de la fausse courbe de température en crosse de hockey du GIEC ? C'est dans le tarif de l'énergie et de l'eau que ce type de courbe doit trouver son application.

Quidam :
Par contre, comment appliquer ce principe de progressivité aux entreprises dont la consommation dépend de la production et donc de la demande ?

PG :
Ce n'est pas applicable. Pour les entreprises, il faudra plutôt recourir à des contrôleurs équipés de caméras thermiques, avec une taxation assimilable à une amende basée sur la chaleur dissipée du fait de la mauvaise isolation des bâtiments. On ne peut instaurer de progressivité du barème énergétique sans pénaliser injustement les éventuels accroissements de leur activité, mais on peut pénaliser ceux qui se contentent d'un bâtiment en tôle ondulée pas ou mal isolé et dont le chauffage chauffe surtout les environs.
Mais il est clair que si un effort est demandé aux particuliers, il doit aussi l'être aux entreprises.

Quidam :
Effectivement. Et vu comme ça, pour une fois ça paraîtra plus simple à mettre en œuvre pour les entreprises. Car pour les particuliers, je crois que ça incitera surtout les gens à panacher les sources d'énergie qu'ils utilisent pour bénéficier des parties basses des courbes de facturation dans chaque type.

PG :
C'est vrai. Et le problème va même plus loin, car comment appliquer un tel tarif à des livraisons fractionnées de fuel domestique ? Et puis, comment instaurer cette progressivité afin qu'elle ne devienne pas l'occasion d'augmenter les profits des compagnies d'énergie ou d'eau ? C'est pourquoi je pensais en fait à instituer un service spécialisé de taxation de l'eau et de l'énergie, ou STEE pour faire plus bref dans un pays où on adore les acronymes. Les fournisseurs livrent leur énergie selon leur tarif linéaire et avec facturation de la seule TVA en sus, mais ils doivent déclarer toutes ces facturations au STEE. Celui-ci collecte donc pour chaque adresse les consommations des différents types d'énergie, les agrège selon les coefficients de conversion appropriés, et établit la facturation de la taxe incitant à éviter le gaspi, selon la courbe correspondant à la composition du foyer demeurant à l'adresse concernée. Les distributeurs d'énergie ou d'eau n'encaissent pas davantage, mais l'objectif d'avoir une progressivité du coût de ces ressources est atteint.
D'ailleurs, les coefficients de conversion entre les différentes énergies peuvent également servir, selon le souhait du Gouvernement et du moment qu'il le fait de façon pérenne plutôt qu'en en changeant chaque année, à favoriser un type d'énergie par rapport à un autre, par exemple pour des raisons stratégiques de moindre dépendance énergétique.
Evidemment, l'utilisation du bois de chauffe échappera au dispositif, car il serait très injuste de taxer ceux qui doivent l'acheter alors que ceux qui peuvent le couper par eux-mêmes y échapperaient. Mais ce n'est pas grave, parce que la préservation de la ressource bois peut facilement se faire à la source, en contrôlant les coupes par les services de l'Office National des Forêts, ainsi que par le contrôle des importations.

Quidam :
Et puis le bois est moins problématique, car c'est une ressource renouvelable. Le carbone libéré en le brûlant est recapturé par la croissance des arbres replantés. Tant que ce renouvellement est assuré, l'impact carbone sur l'atmosphère et le réchauffement climatique est neutre.

PG :
Certes. C'est pourquoi un contrôle de la préservation et du renouvellement de la ressource forestière est suffisant sans nécessité d'y étendre le ministère de la STEE. Mais il faut néanmoins sortir des œillères relatives au conditionnement sur le carbone et le réchauffement. Ce n'est pas à un problème de réchauffement planétaire que nous devons nous attaquer, car les cycles de la planète nous échappent encore très largement, dépendant de cycles solaires et cosmiques que nous commençons seulement à entrevoir. Preuve en est que ce n'est certainement pas l'activité industrielle humaine qui a causé la période chaude médiévale du 9ème au 14ème siècle, ni la petite ère glaciaire du 17ème au 19ème. Tandis que nos problèmes de pollution, non seulement nous pouvons clairement les appréhender, mais en plus nous avons tous les moyens qu'il faut pour les combattre. Je vous le dis, nous ne mourrons pas trop cuits mais empoisonnés.
C'est toute la limite de l'expression « décroissance soutenable ». Avons-nous encore le temps de décroître en douceur pour que ce soit soutenable ? Je dois dire que je suis un tantinet pessimiste à ce sujet. Je pense que nous sommes plus près d'une dégringolade non maîtrisée que d'une décroissance soutenable. Mais, encore une fois, ce n'est pas une raison pour ne rien faire. Il faut tenter sa chance, que ce soit pour réussir ou simplement pour au moins limiter les dégâts… Afin que moins dure soit la chute.


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