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 RESPECT ET VERITE
Ch.21: Retraite

21 : retraite

Quidam :
Eh bien poursuivons avec les retraites. Car s'il est un sujet sensible dans la société et sur lequel s'affrontent régulièrement les gouvernements successifs, l'opposition du moment et les syndicats, c'est bien celui-là. Quelle solution proposeriez- vous à ce problème délicat ?

PG :
Le débat sur les retraites se borne à des oppositions quant à l'âge de départ et au comment financer les pensions. On peut schématiser les débats en les résumant à deux positions essentielles.
D'abord la position des gestionnaires selon lesquels l'âge de départ en retraite doit se déterminer en fonction d'une équation reposant sur l'espérance de vie et la capacité de cotisation des actifs. L'objectif est de parvenir à trouver un équilibre entre les rentrées de cotisations et les pensions versées. Du coup sont faites des hypothèses de croissance, de taux de chômage, d'évolution de la démographie, etc., afin de sortir un chiffre magique du chapeau.
Ensuite la position des profiteurs selon lesquels les statistiques doivent servir à déterminer l'âge à compter duquel les gens ne sont en moyenne plus en état de santé suffisant pour « profiter » de leur retraite, et donc réclamer que la date de départ soit fixée quelques années avant, ou en tout cas maintenue à son niveau actuel malgré l'allongement de la durée de vie et de l'espérance de bonne santé. C'est un prolongement direct de la logique dominante dans notre société de loisirs où les gens veulent pouvoir profiter de leur temps. Dans cette optique, l'âge de la retraite ne peut qu'être avancé, éventuellement maintenu, mais en aucun cas reculé. Et de fait, leur discours porte sur les seules sources de financement afin de trouver qui ils vont pouvoir voler pour pouvoir se payer leur statut de rentier.

Quidam :
Voler ? Le mot est ici particulièrement fort et semble donner votre opinion sur ce débat. Vous favorisez donc la logique gestionnaire ?

PG :
Absolument pas. Je considère que les deux points de vue ont des arguments à prendre en considération, mais qu'ils sont tous les deux à côté de la plaque et ne résoudront rien parce qu'ils ne posent pas les bonnes questions.
Le point de vue des gestionnaires ne peut être ignoré. Il y a, à l'évidence, besoin d'un équilibre de gestion si nous voulons que le système soit pérenne et éviter de replâtrer les choses à chaque nouveau gouvernement tout en laissant toujours la grande remise à niveau au bon soin du suivant. Le système actuel des retraites a été basé sur le principe de répartition, mais surtout et avant tout sur le principe de la fuite en avant. Il se base sur une espérance de perpétuelle croissance, permettant aux cotisations des actifs de financer les pensions des retraités. Or la seule chose qui soit en perpétuelle croissance, c'est bien le déséquilibre introduit à l'origine. Il y a de moins en moins d'actifs du fait de l'augmentation du chômage, et de plus en plus de retraités du fait de l'augmentation de la longévité. Tout le monde reconnaît que ce n'est pas tenable et doit être modifié, sauf qu'ils ne sont pas d'accord sur le comment. Mais, pour un gouvernement, chef de file du camp des gestionnaires, faire de nouvelles hypothèses toujours aussi erronées car volontairement trop optimistes pour limiter les ajustements du système et les rendre politiquement acceptables est une vaste hypocrisie qui ne fera que reporter au lendemain de la prochaine élection le soin d'un énième ajustement et qui sera alors plus sévère.
Face aux gestionnaires, les jeunes ne sont pas contents sous prétexte que repousser l'âge de départ en retraite augmente le chômage qui les touche. C'est une inquiétude légitime, mais qui est hors sujet ici car elle relève du traitement du chômage et de l'organisation du travail et non de celui des retraites. D'ailleurs on peut leur objecter qu'à peine un peu plus d'une personne sur cinq est encore en activité au moment de prendre sa retraite tant l'emploi des seniors est un problème aussi aigu que celui des jeunes. Si bien que la réduction des postes disponibles pour les jeunes qu'engendrerait un éventuel report de l'âge de départ en retraite ne serait pas si marquante que ça.

Quidam :
Mais alors, à l'inverse, cet argument vaut aussi contre le camp des gestionnaires, tant on peut s'interroger sur l'intérêt qu'il y a à repousser cet âge de départ en retraite si la grande majorité des personnes concernées sont déjà au chômage ou dans des mesures diverses de préretraite.

PG :
Absolument ! Ce n'est que transférer sur les caisses d'allocations chômage une partie du déficit des caisses de retraite. Mais pour revenir aux jeunes, curieusement d'ailleurs, je ne les entends jamais, dans leurs discours stéréotypés et simplistes faute de vécu pour savoir vraiment de quoi ils parlent, aborder le sujet de l'augmentation des cotisations qu'ils auront à supporter, si le système n'est pas modifié, lorsqu'ils auront enfin un travail. Evidemment, ils se joignent aux profiteurs pour réclamer de trouver « d'autres sources de financement », d'autant qu'ils ont été élevés dans la logique de cette société d'abondance et de loisirs et s'attendent donc à tout recevoir sans avoir à le mériter. Votez Papa Noël !
Les régimes spéciaux qui partent à la retraite bien avant les autres ne sont pas contents non plus, mais je les excuse : c'est une déformation syndicale. Ils ont obtenu leurs avantages grâce à leur force corporatiste de mobilisation et de nuisance, et ne peuvent résister à l'envie de le rappeler à la moindre occasion. Même quand ils bénéficient de privilèges éhontés au regard de l'évolution de leurs métiers qui ne justifient plus du tout les contreparties octroyées en un temps très différent. Il leur manque juste le sens des réalités pour ressentir la honte d'avoir tant de privilèges par rapport à ceux qu'ils prétendent aider en soutenant leurs revendications, revendications qui ne les concernent pas mais dont ils craignent qu'elles ne les concernent un jour. Et je rajouterais « à juste titre » car il faut bien de la lâcheté politique pour refuser de considérer globalement et tous travailleurs confondus le problème des retraites. La mentalité de cloisonnement et de privilèges corporatistes est encore très forte dans ce pays.

Quidam :
Il est clair qu'il est assez choquant de voir défiler pour la défense de la retraite à 65 ans, des gens qui la prennent à 55 voire à 50.

PG :
Je ne vous le fais pas dire !
Donc globalement, ce camp des profiteurs dit qu'il veut « profiter » de la vie. Et c'est une revendication légitime que de vouloir goûter le plaisir d'exister. Sauf que s'il faut attendre la retraite pour ce faire, c'est qu'il y a un gros problème. Toujours est-il qu'ils proposent de résoudre l'impasse des retraites en instituant des taxes nouvelles permettant d'étendre les sources de financement, comme par exemple établir des cotisations sur les profits financiers des marchés, des spéculateurs, des supposés riches, etc. Mais quand le camp des gestionnaires, par gouvernement interposé, leur propose de compléter le financement des retraites par des fonds de pension qui permettraient justement de capter une partie des profits du monde de la finance au bénéfice des retraités, là ils ne sont pas d'accord, au nom du dogmatique principe de la sacro-sainte retraite par répartition et ce malgré toutes les limites qu'il démontre depuis tant de temps. Evidemment, la rentabilité de fonds de pension est aléatoire, et ils peuvent même perdre leur capital en cas de crise financière et de mauvais placements comme l'ont constaté nombre d'américains en 2007 et 2008. Alors voilà le problème : les profiteurs veulent l'argent du beurre mais sans le risque de faire tourner le lait. Il n'est pas très cohérent de critiquer les profits du monde de la finance tout en refusant d'aller faire pareil sous prétexte que ça peut être risqué. Pourtant ce genre de contradiction n'arrête guère les profiteurs qui ont été élevés dans la mentalité Robin des Bois : prendre aux riches pour se croire riche aussi. Finalement, laissez tomber Papa Noël et votez plutôt Iznogoud : devenir rentier aux frais des rentiers.
Un autre point contradictoire dans le discours des profiteurs est qu'ils prétendent que le problème de la baisse du nombre d'actifs par retraité est un faux problème parce que l'augmentation de la productivité des salariés permet de générer suffisamment de richesse pour le compenser. Bref, ils opposent une hypothèse de perpétuelle croissance de la productivité à celle de l'évolution future de la démographie, alors qu'il me semble pourtant que cette dernière est bien plus probable que la première. Mais en parallèle, ils réclament de partir en retraite plus tôt sous prétexte que le stress et la pression au travail leur devient trop pénible. Assez curieusement, ils ne font pas le lien entre l'augmentation de cette pression au travail qu'ils dénoncent et l'augmentation de la productivité dont ils prétendent devoir profiter. Comme si cette augmentation de la productivité individuelle découlait uniquement de l'automatisation de certains postes de travail en industrie. Non. Elle vient aussi de l'augmentation de la pression que subissent les salariés, parce qu'ils doivent compenser de plus en plus de charges supportées par les entreprises. Alors il faudrait arrêter de se mordre ainsi la queue, d'abord parce que ça doit faire mal pour les rares acrobates qui y parviennent, et ensuite parce que ça n'est aucunement constructif.

Quidam :
Bon, mais alors s'ils ont tous tort, quelle est votre solution ?

PG :
Le constat est simple : si les profiteurs sont aussi véhéments dans leur opposition aux gestionnaires, c'est parce qu'ils n'aiment pas ce qu'ils font tout au long de leur existence. Leur revendication est avant tout d'être libérés au plus tôt et dans les meilleures conditions possibles de cette astreinte à devoir, pour vivre ou survivre, exercer des métiers qu'ils n'aiment pas ou qui, sans être particulièrement déplaisants, n'ont aucun attrait, et ce au sein d'une société qui ne répond pas à leurs aspirations profondes et dont ils cherchent à s'extraire dès que possible. Et même dans le cas d'un métier que vous aimez, ne croyez-vous pas qu'au bout de quarante ans, vous en aurez aussi marre, et n'aurez pas envie de faire autre chose ? N'est-ce pas plutôt ça, le vrai problème ? N'est-ce pas plutôt là-dessus qu'il faut se pencher ?
Alors reprenons le concept de retraite à l'origine de sa mise en place : c'était la reconnaissance du fait qu'à un certain âge, il devient difficile d'effectuer certains travaux et que la solidarité sociale se devait de proposer à ces travailleurs trop âgés des moyens de subsistances autres que de les mettre à la charge de leurs éventuels enfants. Puis les conditions de vie se sont améliorées, les métiers sont devenus de moins en moins difficiles et pénibles, la bonne santé de plus en plus durable malgré l'avancée de l'âge, mais la retraite est demeurée inchangée. Au fur et à mesure de ces évolutions, ce sont donc des gens de plus en plus en pleine capacité physique et à l'espérance de vie encore importante qui quittent la population active pour s'engager dans la perspective d'une longue retraite, au point qu'un livre a été dédié à cette « génération inoxydable ». Retraite longue mais aussi heureuse puisque beaucoup y jouissent de moyens leur permettant de voyager et d'avoir du bon temps. Si bien que s'est développée l'idée que la retraite serait une sorte de récompense en fin de carrière, une période bonus de quelques années pour service rendu à la cause du travail, et dont il faut « profiter » avant de réellement basculer dans la vieillesse et sa longue période de déclin pré-mortem. Mais cette conception actuelle n'est qu'une dérive du concept initial. Et une dérive que j'estime inappropriée, pour ne pas dire malsaine.
D'abord je l'estime malsaine parce que j'estime toujours malsain de vivre aux dépends d'autrui quand on peut faire autrement. L'individu se doit, par respect de lui- même, de s'assumer de façon autonome autant qu'il le peut, tout comme il se doit, par respect d'autrui, d'éviter autant qu'il le peut de devenir un poids pas encore mort pour les autres.

Quidam :
Oui, j'ai bien en mémoire ce que vous avez dit à ce sujet lorsque nous avons parlé de la mort.

PG :
Ca se rejoint effectivement.
Mais ce côté malsain de la conception actuelle de la retraite s'exprime aussi directement au niveau de la santé de nombre d'individus. Un élément que les profiteurs se gardent de mentionner en avançant leurs statistiques sur les années pendant lesquelles on peut encore profiter de son temps libre, c'est qu'il existe un pic de décès statistiquement anormal dans les quelques années qui suivent la prise de la retraite. Et l'explication la plus plausible est psychosomatique : pour nombre de gens qui n'ont jamais rien fait d'autre dans leur existence que de travailler, la retraite s'apparente à une plongée dans le néant. Quand leur travail s'arrête, elles se retrouvent désœuvrées, face à un grand vide, et dépérissent de façon accélérée, se déclenchent des maladies graves, cancers ou autres, et meurent. Elles meurent d'ennui. Elles meurent du sentiment de n'avoir plus d'utilité dans la société, du sentiment d'être devenu des rebuts.
C'est particulièrement sensible dans les professions manuelles, qui ont moins de propension à développer des activités intellectuelles, culturelles ou associatives en marge d'un travail déjà fatigant, ou encore chez certains cadres très investis dans leur carrière. Ca l'est beaucoup moins chez les enseignants par exemple, qui représentent tant de ces fringants retraités de cette génération inoxydable et dont on se demande comment des gens si bien portant peuvent être mis à la retraite. S'ils sont engagés dans des activités associatives, encore, on peut se dire qu'ils continuent d'une autre façon de contribuer au dynamisme et au fonctionnement du pays. Mais quand ils vont carrément « profiter » de leur retraite en devenant résidents à l'étranger, notamment pour « profiter » de la différence de niveau de vie existant avec certaines régions du globe où ils peuvent se sentir comme des rois, et ce tout en se réservant de revenir « profiter » du système de santé du pays lorsque la leur va mal, c'est une perte sèche pour la société au niveau humain, au niveau du déficit de la balance des paiements, et au niveau du développement de la mentalité parasitaire qui menace tant d'institutions pourtant mises en place avec la meilleure des intentions.
Alors oui, je pense que la conception actuelle de la retraite est malsaine.

Quidam :
Les gens ne vont quand même pas travailler jusqu'à leur mort. Il y a bien un moment où il faut pouvoir s'arrêter.

PG :
Certains meurent au travail…

Quidam :
Et cynique avec ça !

PG :
Parfois, oui. Mais plaisanterie à part, vous avez raison, la mort n'est pas le terme normal du travail que j'envisage. Mon point de vue est plus simple : on s'arrête de travailler quand on ne le peut plus. La seule chose qui puisse, à mes yeux, justifier une retraite, c'est une insuffisance de santé. Dès lors, la retraite ne doit rien être de plus qu'une incapacité définitive de travail engendrée par la vieillesse et médicalement constatée, tout comme peut l'être une maladie ou un accident. Il ne doit de ce fait pas y avoir de différence entre une pension d'invalidité et une pension de vieillesse, puisque ce n'est qu'une différence de causes mais pas de conséquences.
La mise à la retraite ne doit donc intervenir que sur décision médicale. Tant qu'un individu est en suffisamment bonne santé, il n'y a aucune raison de le mettre à la retraite ni de lui accorder le privilège d'être dispensé de travail. Il faut tourner la page de cette mentalité de parasite prétendant avoir acquis par l'âge le droit de vivre aux crochets d'autrui, que ce soient des supposés riches de maintenant ou que ce soient des générations futures dont nous hypothéquons gravement les perspectives d'existence par notre système social aussi déséquilibré qu'irresponsable. Les baby-boomers qui profitent maintenant d'une retraite dorée après avoir connu l'effervescence prospère des trente glorieuses doivent impérativement prendre conscience que si tant d'entre eux sont actuellement amenés à devoir aider leurs petits enfants dans la galère, c'est uniquement parce que le système qui leur profite si bien est totalement inique et qu'il importe de le réformer en profondeur au plus tôt.
Dès lors, le débat sur l'âge de la retraite tombe, même si naît inévitablement alors un débat sur les critères de santé à prendre en compte pour décider d'une mise à la retraite ou pas. Mais je préfère ce débat-là, car il est moins dogmatique que celui qui consiste à chercher à déterminer l'âge à partir duquel il devient légal de se faire entretenir aux frais de la société.

Quidam :
Alors c'est ça votre solution ? Garder les gens au travail jusqu'au 4ème âge ? Effectivement, on peut dire qu'en supprimant la retraite, vous supprimez le problème qu'elle engendre. Plus de débat sur la durée de cotisations, plus de revendications de reconnaissance des études longues, bref, table rase. Ah pour simplifier, vous simplifiez ! Mais je doute que vous fassiez beaucoup d'adeptes avec ça.

PG :
C'est normal, puisque nous n'en sommes qu'à la moitié de la solution.
Je vous disais que le problème réside essentiellement dans le fait que les gens n'aiment pas ce qu'ils font tout au long de leur vie. Alors maintenant, c'est là qu'il faut agir : dans l'organisation de la vie professionnelle. Et en agissant correctement dans ce domaine, l'envie de retraite disparaîtra chez la majorité de nos concitoyens.
Il restera forcément toujours des gens désireux de devenir rentier afin de seulement profiter sans rien avoir à faire pour gagner leur vie. Mais au moins ces gens- là seront-ils renvoyés de facto nez-à-nez avec leur problématique personnelle par le simple fait qu'ils devront se créer eux-mêmes cette possibilité : que ce soit en s'efforçant de créer quelque chose de durablement rentable comme une entreprise générant des dividendes réguliers ou un patrimoine immobilier ou encore des droits de propriété intellectuelle divers, ou que ce soit simplement en épargnant suffisamment sur la base de prévisions de durée de vie et de rentabilité de l'épargne pour couvrir leurs prévisions de besoins financiers futurs. Car c'est aussi ce qu'on peut attendre d'une organisation sociale saine : qu'elle incite ses membres à assumer leurs aspirations personnelles en adultes autonomes, c'est à dire sans attendre qu'elle s'en charge à leur place.


Continuez avec le chapitre 22