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 RESPECT ET VERITE
Ch.32: Devise et hymne national

32 : devise et hymne national

Quidam :
En tout cas, cette façon de permettre ponctuellement l'émergence d'une personnalité remarquable pouvant servir de guide incontestable en période de crise des valeurs de notre société est intéressante.

PG :
Justement, ces valeurs que notre société affiche haut et fort et que l'on nous martèle depuis notre plus jeune âge : si elles sont à ce point en crise, n'est-ce pas simplement parce qu'il serait approprié de penser à les dépoussiérer ?

Quidam :
Vous posez la question, mais à l'évidence vous pensez que oui.

PG :
Zut, je suis démasqué !
J'avoue, effectivement, je pense qu'il faut les changer. Le « liberté, égalité, fraternité », qui conditionne notre conscience collective, est-elle une devise appropriée ? Examinons-là de plus près.
Liberté. On l'entend mise en avant à tout bout de champ cette liberté, prétexte à faire tout et n'importe quoi. En confrontation frontale d'ailleurs avec cette notion de sécurité au nom de laquelle la liberté est de plus en plus mise à mal. Mais quelle liberté ? Liberté de penser ? Oui. Liberté d'expression ? Oui. Liberté d'insulter mon voisin ? Non. Liberté de lui nuire ? Non plus. De le tuer ? Encore moins. « Ma liberté s'arrête où commence celle des autres » nous rappelle la maxime. Alors si ma liberté a une limite, c'est qu'elle n'est pas absolue. Dès lors, c'est qu'elle n'est que relative. Donc, en fait, qu'elle n'est pas vraiment. Alors est-ce bien de liberté dont on parle ? Ou de respect ? Respect de ma liberté de penser. Respect de ma liberté de parole. Mais respect de mon voisin. Respect d'autrui. Respect de leur liberté de penser, de parler, sans m'insulter par respect pour moi. La liberté encourage l'esprit d'irréductible gaulois frondeur et rebelle, cherchant sa propre satisfaction sans faire d'effort sur lui-même. Le respect encourage la satisfaction des besoins de tous, y compris les siens, favorisant l'accomplissement de tous, y compris le sien. Alors cessons de nous abrutir avec ce mot inadéquat. Que la liberté fasse place au respect. Afin que nul ne soit plus « plus libre » qu'un autre.
Egalité. Voilà un autre mot qui nous est servi à tout bout de champ. Mais égalité de quoi ? Des sprinters noirs et blancs au départ de la finale du 100 mètres ? Des intellectuels et des manuels face à un problème de maths ou au maniement d'une clé à molette ? De la dame élancée qui fait tourner les têtes sur son passage et celle à qui profite de trop la moindre bouchée ? De celui qui hérite de trois appartements plus un chalet au ski et celui qui n'a même pas de logement ? Quelle égalité ? C'est n'importe quoi ce concept. Même deux jumeaux monozygotes ne sont pas égaux entre eux. Si nous étions tous égaux, nous voudrions tous le même travail, au même endroit, avec le même conjoint, les mêmes vêtements. Le monde serait invivable et d'ailleurs n'existerait même pas. Alors cessons de nous mentir avec ce fumeux concept d'égalité. Equité serait infiniment plus juste. C'est l'égalité de traitement... de nos différences. Chacun avec ses spécificités propres qui en font un individu unique à la vie unique, soumis à une règle unique pour tous plutôt que trente-six dispositions différentes pour trente-six cas différents. Une règle, une loi, pour assembler toutes nos différences en une société harmonieuse. Voilà l'équité. Mais au fond, n'est-ce pas simplement encore qu'une question de respect ? Respect de nos différences, autant que de notre droit à nous accomplir chacun à notre façon et à notre rythme. Alors liquidons enfin l'héritage trompeur de ce mot égalité. Que l'égalité fasse place au respect. Afin que nul ne soit plus « plus égal » qu'un autre.
Fraternité. C'est beau la fraternité. Cet amour que l'on porte à autrui et qui nous pousse à l'aider dans la difficulté mais sans s'imposer, lui laissant le choix des impasses qu'il souhaite explorer, des épreuves qu'il veut affronter, afin qu'il grandisse, s'accomplisse, en Humain. En Frère Humain. Mais au fond, n'est-ce pas là encore qu'une question de respect ? Respect de notre nature profonde la plus absolue en autorisant l'amour universel à conduire notre vie autant que nos rapports avec notre prochain. Respect du parcours de vie de celui-ci, en l'aidant lorsqu'il en a besoin, mais sans lui imposer nos propres conceptions, sans le dévier de sa route unique et personnelle. Respect de l'autre, tout simplement. Valeur si perfectible chez nous tous. Alors, bien que la fraternité soit une valeur louable, là aussi, dépassons-là et concentrons-nous sur le respect. Afin que nous soyons tous plus frère, et sœur, les uns pour les autres.
La valeur supérieure de l'Etre est la Joie. Mais la valeur supérieure du rapport avec l'extérieur de son Etre, donc avec autrui et avec la société, est l'Amour. Toutefois, comme on ne peut forcer ni à être joyeux ni à aimer, seulement y inciter, il faut se contenter d'imposer le respect entre les membres de notre société. Dès lors, notre devise nationale « liberté, égalité, fraternité » n'est pas adaptée à notre société. Et nous pouvons la remplacer en bloc par la seule valeur fondamentale de « Respect ».

Quidam :
Vous faites du trois-en-un : la trinité mise à la sauce républicaine.

PG :
C'est que c'est une valeur très forte et profondément fédératrice. Elle est d'ailleurs revendiquée par tout un chacun, à commencer par ces jeunes de banlieues qui pourtant, à force de réclamer des droits en refusant tout devoir, ne font pas forcément ce qu'il faut pour être respectables. Il est à noter à ce sujet que, au moment de la rédaction de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen voici plus de deux siècles, a été débattue la question de savoir s'il fallait aussi en mentionner les devoirs. Et a été décidé que non, sous prétexte que le fait de respecter les droits d'autrui imposait naturellement des devoirs sans qu'il soit nécessaire de l'écrire spécifiquement. Quel raccourci facile ! Quelle ânerie ! Et on voit bien aujourd'hui qu'un tel raisonnement conduit tout un chacun à être très prolixe concernant ses droits mais beaucoup moins disert concernant ses devoirs. Or il n'y a pas l'un sans l'autre dans une organisation collective, et il serait grand temps de réhabiliter cette notion de devoirs envers autrui et la société, sans quoi cette dernière ne peut simplement pas exister. Mais je ne veux pas inclure dans la devise nationale une notion imprécise en soi et qui nécessite d'être détaillée dans les Lois Fondamentales pour conserver toute sa valeur.
Pour autant, bien que le respect se suffise à lui-même, je suis néanmoins tenté d'y rajouter une autre valeur fondamentale. L'évolution vers l'harmonie collective passe obligatoirement par l'évolution des consciences. Et celle-ci se nourrit d'une chose essentielle et trop peu mise en avant dans notre société actuelle : la vérité. Afin que nul ne soit plus manipulé par autrui, ni ne manipule autrui. Pourquoi ? Par respect d'autrui. Alors la vérité est certes simplement le respect de ce qui est ainsi que de celui à qui on s'adresse, mais en politique, pour bâtir une société, c'est un aspect spécifique du respect qu'il convient de remettre en avant. Surtout par les temps qui courent où elle est si ouvertement mise à mal.
Il ne peut y avoir de réelle conscience sociale ou politique, dans un monde de manigances obscures, de magouilles discrètes, de désinformation et autres manipulations de masse. On parle de nécessité de transparence de la part du gouvernement, mais c'est un peu timide. Il faut oser parler de nécessité de vérité ! Il faut oser dire les choses aux citoyens et expliquer les enjeux réels. Comment sinon les amener à comprendre et penser, et donc grandir en conscience jusqu'à atteindre collectivement la maturité nécessaire pour une réelle et satisfaisante démocratie ?
Alors j'aspire à voir muter notre devise nationale. Que passe le temps de la liberté, de l'égalité et de la fraternité, dont seul le premier est véritablement revendiqué par les uns et les autres pour justement échapper aux deux suivants, et que vienne l'ère de « Respect et Vérité ». Afin que cette nouvelle devise serve ainsi davantage notre construction intérieure, autant qu'extérieure.

Quidam :
Voilà qui est une remise en cause assez profonde d'un symbole fort de notre République.

PG :
Notre devise nationale actuelle n'est pas un symbole si fort que ça parce qu'il s'appuie sur des notions vaporeuses, galvaudées, détournées, et au final perverties. Et puis, souvenez-vous de ce que je vous ai dit au tout début de notre conversation : liberté contre fraternité institutionnalise le clivage droite-gauche dans lequel le débat politique, et par répercussion la société, se sont enlisés. Il est furieusement urgent de s'en extraire.
Respect et Vérité, ça c'est fort. Fort parce que clair et non négociable. Et parce que c'est non négociable, son application n'est pas sujette à compromis. Respect de la vie : préserver notre cadre de vie, cesser d'empoisonner notre air, notre eau et notre alimentation, c'est non négociable. Respect d'autrui et de ses biens : le maintien de l'ordre au service de la justice est également non négociable. Respect de la liberté d'opinion : la tolérance, l'ouverture et la laïcité ne sont pas davantage négociables. Quant à la Vérité : cesser de mentir et de désinformer la population est un impératif encore moins négociable que tout le reste.

Quidam :
Oui, j'avais bien compris que vous étiez ferme sur tous ces sujets.
Mais si vous n'aimez pas la devise de notre République, notre drapeau tricolore vous convient au moins ?

PG :
Eh bien, pour répondre franchement à votre remarque provocatrice, je dois avouer que je suis relativement neutre à ce sujet. Il a le mérite d'être simple, mais il ne me fait guère vibrer. Il manque lui aussi de force à mon goût. La feuille d'érable canadienne fait plus facilement un pincement au cœur. Elle n'a pourtant été adoptée qu'en 1965, grande année s'il en est, presque un siècle après l'indépendance du Canada en 1867. Preuve qu'un changement de drapeau est non seulement toujours possible mais peut même être très porteur vu la notoriété acquise par celui-ci. Le drapeau japonais, est encore plus simple, mais également très fort. Dès qu'on voit un rond rouge sur fond blanc, on pense Japon. Ce sont clairement, l'un et l'autre, des symboles qui renforcent la cohésion de ces peuples.
Ce ne sont pas nos couleurs bleu-blanc-rouge, qui me dérangent, mais le manque de singularité du tri-bande tricolore, puisque nous le partageons avec de nombreux autres pays, comme les Pays-Bas ou la Russie, pour ne citer que ceux qui ont un drapeau de mêmes couleurs, sans emblème additionnel, même si ni dans le même sens ni dans le même ordre. D'ailleurs, lors de la finale 2010 de la coupe Davis à Belgrade contre la Serbie, le maillot bleu-blanc-rouge n'était pas celui des français. Et ce n'est pas non plus les joueuses françaises qui portaient un logo tricolore dans le match de Fed Cup contre la Russie peu de temps après. Alors un emblème plus spécifique, plus distinctif, sans nécessairement changer de couleurs si celles-ci nous conviennent, me siérait mieux. A l'heure où notre société doit affronter de nombreux défis, renforcer la cohésion de notre groupe national, troisième niveau de la pyramide de Maslow, ce qui n'implique nullement de sombrer dans le nationalisme étroit, ne me semblerait pas inutile.
L'origine de notre drapeau remonte à la Révolution et voulait dire en fait que le bleu et rouge de Paris surveillait le blanc du roi. Nous n'en sommes clairement plus là, alors que c'est le pays tout entier désormais qui doit s'impliquer pour participer, ne serait-ce que par un vote un tant soit peu réfléchi, à l'exercice du pouvoir et à la définition de la direction que doit suivre notre société. Il convient donc de voir autre chose désormais dans ce bleu, ce blanc et ce rouge, qui sont des couleurs avec des symboliques intéressantes en soi. Alors nous pouvons chercher une alternative plus forte et plus fédératrice pour notre société, tout comme nous pouvons garder l'existant.

Quidam :
Bref, y'a le pour et y'a le contre.

PG :
C'est ça. On peut changer, mais ce n'est pas un must. Toutefois, un autre symbole national, dérivant lui aussi de la Révolution, me dérange bien davantage : la Marseillaise. Notre hymne national guerrier et vindicatif, dont d'ailleurs nous ne chantons jamais que les deux premiers couplets et le refrain. D'abord il nous renvoie sans cesse à cette fameuse Révolution Française, détournée et idéalisée, mais dont on oublie trop volontiers qu'elle a avant tout assuré le transfert des privilèges à peine transformés de la noblesse à la haute bourgeoisie. Mais là encore, le peuple s'est laissé tromper, aussi enthousiaste qu'aveuglé par son sentiment de liberté nouvellement gagnée et qui les a amenés à l'Empire, puis au retour de la royauté, faute d'avoir eu un guide approprié pour bâtir pérenne à partir du chaos. Alors les valeurs de la Révolution… Certaines, peut-être, il y avait des idéaux nobles. Mais la Révolution elle-même... Il est temps, là aussi, d'en liquider l'héritage et de tourner la page. Quel espoir pouvons-nous entretenir d'arriver à une société harmonieuse et à un bien-être collectif, y compris avec les autres pays du globe, si à chaque événement sportif, chaque cérémonie, nous nous reconditionnons à la résistance envers le pouvoir royal, envers les forces contre-révolutionnaires, ce qui inclut l'étranger, bref si nous entretenons un sentiment à la fois rebelle et paranoïaque ? Je ne trouve pas que ce soit très positif, en plus d'être assez obsolète. Quand je vous parlais d'une certaine tendance passéiste de notre culture… ça en fait partie.
Il n'est d'ailleurs peut-être pas si anodin que certains publics tendent à la siffler, cette Marseillaise. Certes pour manifester un irrespect de la France et des français, mais aussi parce que cet hymne, n'étant plus à sa place, a perdu sa respectabilité. Il est cocasse au demeurant de remarquer que les politiciens s'en offusquent davantage que du caillassage des policiers dans les banlieues…
Le combat à mener de nos jours est un combat contre soi-même avant tout. Le combat de la conscience. Le combat de notre réalisation personnelle en harmonie avec une réalisation collective. Ce n'est pas un combat guerrier, mais le combat de l'Amour.
L'Amour est une valeur fondamentale permettant de vivre ensemble et de construire ensemble. Mais pas l'amour mièvre et rêveur, genre amoureux de Penné. Non, je parle de l'Amour avec un grand A, cet Amour Universel bien concret qui rapproche tous les humains et toutes les créatures vivantes. Il se rapproche de la Fraternité mais en l'englobant, en étant plus vaste et universel encore. Alors, pour compléter cette nouvelle devise nationale et à défaut de l'y inclure, promouvoir cette valeur dans notre hymne national me semblerait bien plus constructif que de conserver la Marseillaise.
D'ailleurs, ne connaissant pas de chanson forte et adéquate sur le respect et la vérité, et n'envisageant pas non plus d'en composer une, mettre en avant l'Amour avec l'une des plus belles chansons qui ait été écrite sur le sujet me semble s'imposer naturellement. Entendre résonner dans les stades « Quand on n'a que l'amour » de Jacques Brel, pour contrer les « swing low swing chariot » des supporters de la Rose pendant le Crunch du tournoi des Six nations, ça aurait de la gueule, non ?
Rappelons-nous de cette chanson, et de ce qu'elle dit. D'ailleurs, s'il n'en faut chanter que quelques couplets, les premiers ne sont pas les plus adéquats. Les derniers ont plus de force.

« Quand on a que l'amour », de Jacques Brel :

Quand on a que l'amour
A s'offrir en partage
Au jour du grand voyage
Qu'est notre grand amour

Quand on a que l'amour
Mon amour toi et moi
Pour qu'éclatent de joie
Chaque heure et chaque jour

Quand on a que l'amour
Pour vivre nos promesses
Sans nulle autre richesse
Que d'y croire toujours

Quand on a que l'amour
Pour meubler de merveilles
Et couvrir de soleil
La laideur des faubourgs

Quand on a que l'amour
Pour unique raison
Pour unique chanson
Et unique secours

Quand on a que l'amour
Pour habiller matin
Pauvres et malandrins
De manteaux de velours

Quand on a que l'amour
A offrir en prière
Pour les maux de la terre
En simple troubadour

Quand on n'a que l'amour
A offrir à ceux-là
Dont l'unique combat
Est de chercher le jour

Quand on a que l'amour
Pour tracer un chemin
Et forcer le destin
A chaque carrefour

Quand on a que l'amour
Pour parler aux canons
Et rien qu'une chanson
Pour convaincre un tambour

Alors sans avoir rien
Que la force d'aimer
Nous aurons dans nos mains,
Amis le monde entier


Quidam :
Effectivement, c'est une chanson aussi connue que puissante et profonde. Mais certains ne risquent-ils pas de trouver incongru d'adopter pour hymne national une chanson écrite par un Belge ?

PG :
Ah, nul doute que certains esprits étroits se feront ce genre de réflexion. Probablement souvent les mêmes d'ailleurs qui idolâtrent un célèbre rocker comme une gloire nationale alors que celui-ci vit en Suisse, tout en aspirant à la nationalité belge. Mais notez bien que je ne le fustige nullement. A sa place, je chercherais également à me prémunir contre l'iniquité régnant en France. Et il le fait selon les règles que nous avons établies. D'ailleurs, la Suisse est un beau pays, tout comme la Belgique. Alors ouvrons-nous au lieu de nous enfermer dans ce nationalisme étroit et obsolète à l'heure de la mondialisation.
Et puis, qui sait si un jour la France et la Wallonie ne décideront pas de s'unir au sein d'un état francophone plus large et plus ouvert ? Ou au sein d'un vaste état paneuropéen ? Alors Jacques Brel deviendrait un compatriote à titre posthume. Mais mon souhait est plutôt que les Wallons et les Flamands trouvent l'amour d'autrui nécessaire pour pouvoir continuer à vivre ensemble, au besoin en constituant une confédération polyglotte comme l'ont fait les Suisses pour faire cohabiter leurs quatre langues. Parce que si même eux n'y parviennent pas, inutile d'espérer réconcilier le Proche Orient.
La solution, encore et toujours, est dans l'ouverture de conscience.


Continuez avec le chapitre 33